Une ergothérapeute aux côtés des personnes âgées
Une ergothérapeute aux côtés des personnes âgées

Son métier d’ergothérapeute a conduit Amélie Wallyn à repenser l’environnement quotidien des personnes âgées afin de favoriser leur indépendance et leur autonomie. Mais son champ d’intervention vise aussi la rééducation. Aux côtés de personnes victimes d’AVC, de traumatismes crâniens et de la maladie d’Azheimer, elle stimule leurs capacités cognitives à travers une méthode qu’elle a elle-même élaborée. Présentation.

Bonjour Amélie. Présentez-nous votre métier d’ergothérapeute ?



Mon métier est assez vaste ; je travaille aussi bien avec les enfants atteints de dyspraxie[1] qu’avec les personnes âgées. L’approche de l’ergothérapeute est double : rééducation (cognitive, sensitive, moteur ou psychique) et réadaptation des lieux de vie.


Pouvez-vous nous donner quelques exemples de la façon dont vous intervenez auprès des personnes âgées ?


La situation la plus fréquente à laquelle les ergothérapeutes sont confrontés concerne les problèmes de chutes à domicile. Pour diminuer les risques, l’ergothérapeute réfléchit à des aménagements possibles pour sécuriser les espaces de passage : rehaussage des WC, conseils pour désencombrer la maison (en enlevant des plantes, des tapis, en cachant des câbles) ou encore mise en place de veilleuses automatiques la nuit pour ne pas tomber sur le chemin des toilettes. Si la personne chute fréquemment, il peut s’avérer nécessaire de mettre en place des systèmes d’alerte pour les aidants : bracelets, colliers téléalarmes, voire capteurs à domicile au niveau des portes.


Où travaille l’ergothérapeute ?


L’ergothérapeute travaille aussi bien en cabinet libéral que dans les centres de rééducation ou à l’hôpital public (lorsque les personnes arrivent après une chute ou lors d’une maladie qui les affaiblit). Il peut en outre intervenir auprès des mutuelles et des caisses de retraite et réaliser des bilans d’autonomie.


Quelle approche adoptez-vous avec les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ?


La maladie d’Alzheimer est une maladie dégénérative mais il est possible de ralentir ses effets par de la stimulation cognitive. Il est par ailleurs nécessaire de réadapter le logement aux troubles qui ne peuvent pas être rattrapés par la stimulation. L’ergothérapeute agit en prévention mais aussi en complément d’un traitement prescrit par un médecin et par les professionnels gravitant autour du patient.


Parlez-nous de votre méthode Malo ?


Cette méthode, que j’ai développée avec une amie aide-soignante, consiste à stimuler les personnes en début de maladie ou à un stade modéré.


Elle est par ailleurs idéale pour celles et ceux qui n’ont plus de vie sociale car elle travaille les 4 fonctions cognitives essentielles du quotidien : mémoire, attention, langage et orientation dans le temps et l’espace.


Comment se présente-t-elle ?



Il s’agit tout simplement de jeux papiers-crayons présentés sur différents cahiers à spirales. Chaque semaine, 4 pages d’exercices sont proposées à la personne. Une page destinée à l’aidant regroupe des indices qui vont mettre la personne âgée en confiance et lui donner des clés de compréhension et d’aide pour mieux réussir l’exercice. L’approche conjugue l’amusement et le travail de la mémoire, de l’attention, du langage et de l’orientation dans le temps et l’espace.


Combien de temps dure une séance de jeux ?


Entre 20 et 40 minutes pour la personne malade et entre 30 minutes et 1 heure pour l’aidant (qui doit la préparer en amont).


Cette méthode peut-elle guérir certains troubles ?


Il n’existe pas de traitement pour enrayer l’avancée de la maladie d’Alzheimer. En revanche, il est tout à fait possible de ralentir l’évolution. Concernant les situations d’AVC ou de traumatisme crânien, la récupération des fonctions cognitives est possible.


Où peut-on se la procurer ?


Vous pouvez la commander sur Internet en cliquant https://autonome-a-domicile.com/


Où trouver un ergothérapeute ?

  • En cabinet libéral, équipe spécialisée Alzheimer, services de soins à domicile et services de soins infirmiers.
  • En accueil de jour et structure de répit.
  • En structure d’hébergement : maisons de retraites, Ehpad, foyers.

[1] Difficultés à effectuer des mouvements coordonnés.