Troubles du sommeil chez les seniors : une fatalité ?
Troubles du sommeil chez les seniors : une fatalité ?
Au fur et à mesure de notre vie et particulièrement avec l’avancée en âge, notre sommeil évolue. Il suit de très près notre processus biologique, qui lui-même change avec le temps. Une fois dans notre phase de vie « senior », le sommeil profond diminue, devient plus fractionné, moins qualitatif. Le risque ? Une baisse de vigilance, de la fatigue et parfois même l’accentuation de certains troubles pathologiques. Il faut alors mettre en place quelques comportements et rituels pour retrouver un sommeil réparateur de qualité.

Pourquoi les seniors dorment-ils mal ?

Il existe une multitude de facteurs qui peuvent amoindrir, voire même détériorer la qualité du sommeil chez les seniors. Souvent, cela débute par une multiplication des éveils nocturnes et parallèlement des siestes en journée qui s’allongent. Les seniors se couchent plus tôt, mais ils s’éveillent aussi plus tôt, ce qui signifie que si leurs journées ne sont pas rythmées, elles paraissent très longues et les risques d’assoupissements augmentent. Certains syndromes, comme celui des jambes sans repos peuvent toucher les personnes âgées (jusqu’à 20% des plus de 80 ans) et altérer leur sommeil. Il s’agit d’une sensation de fourmillements diffus le long des membres inférieurs qui entraîne une irrépressible envie de bouger. Les ronflements et les apnées du sommeil sont des troubles fréquents. Les ronflements, s’ils ne gênent pas le ronfleur, peuvent perturber le sommeil du conjoint. Les apnées quant à elles, sont des troubles des voies respiratoires, des pauses anormales généralement d’une dizaine de secondes et pouvant aller dans les cas les plus graves jusqu’à 30 secondes. Elles sont répétitives et gênent le sommeil sans que le dormeur ne s’en aperçoive bien souvent. Pourtant, ces apnées créent chez le sujet fatigue et somnolence en journée. Des douleurs articulaires peuvent être à l’origine d’un sommeil peu réparateur si, de surcroit, le matelas n’est pas adapté. Certains médicaments ou leurs effets secondaires peuvent entraver le sommeil, au même titre que certaines maladies. La dépression, les états anxieux, la démence, la maladie de Parkinson sont autant de pathologies qui fragilisent et perturbent à la fois l’endormissement, mais aussi la qualité du sommeil. Des changements d’habitude dans la vie du senior, comme une hospitalisation ou bien son emménagement dans un nouveau lieu de vie (maison de retraite) sont souvent perturbants pour la personne âgée et peuvent avoir des répercussions sur son sommeil.


Les conséquences d’un sommeil agité

Les troubles du sommeil chez les seniors ne sont pas sans conséquence pour le quotidien. Elles entraînent une fatigue évidente, mais aussi beaucoup de stress. Moins la personne dort bien, plus elle appréhende l’heure du coucher. Pourtant son manque de sommeil l’oblige à multiplier les siestes en journée en créant alors un cercle vicieux, dont il peut sembler difficile de sortir. Le manque de sommeil réparateur, s’il perdure, peut même engendrer un véritable déclin cognitif, provoquer des chutes à cause de la fatigue mais aussi par manque de vigilance, diminuer la capacité d’attention, engendrer de la nervosité, voire de l’hostilité à l’égard des soins qui peuvent / doivent être administrés. Souvent, les troubles du sommeil sont détectés par l’entourage de la personne, car elle devient vite irritable, déprimée, voire agressive. Il faut alors que les proches soient vigilants si son comportement change.


Les solutions pour mieux dormir

Il existe pourtant de nombreux comportements à adopter, des rituels et habitudes à mettre en place qui peuvent permettre de retrouver un sommeil apaisé :

  • S’exposer autant que possible à la lumière naturelle, elle agit comme un régulateur de rythme qui cale ou recale l’horloge biologique.
  • Pratiquer dès que possible des activités physiques dès le matin, ou au minimum, passer du temps en extérieur et minimiser les phases d’alitement.
  • Avoir des journées régulières, notamment des repas à heures fixes.
  • Repousser l’heure de l’endormissement le plus tard possible, pour limiter les réveils en pleine nuit.
  • Maintenir dans la chambre une température peu élevée (autour de 19°c).
  • Eviter les excitants de type thé, café et lumières agressives en fin de journée.
  • Veiller à avoir une alimentation légère le soir, en privilégiant les sucres lents.

En détectant rapidement les troubles du sommeil chez la personne âgée, il est plus simple d’organiser un nouveau rythme et une hygiène de vie adaptés.