Troubles de l'audition : un simple rendez-vous pour une vie plus douce
La dégradation de la fonction auditive concernerait 40 % des 60-70 ans et plus de la moitié des personnes âgées de plus de 80 ans. Les causes sont multiples mais la première explication est liée au vieillissement des cellules sensorielles de l’oreille, aussi appelé la presbyacousie. Il ne s’agit pas d’une maladie mais d’une évolution de la qualité de l’audition. L’altération de l’ouïe peut en outre, se révéler plus précoce, notamment si les oreilles ont été exposées à de multiples agressions sonores au cours d’une existence. Toute déficience, aussi minime soit-elle, entraîne dans son sillage de multiples difficultés qu’il est ensuite difficile de traiter et qui peuvent affecter le quotidien des séniors. Il est donc important de consulter dès les premiers symptômes.
Les premiers signaux d’alerte
Le tout premier symptôme d’alerte est la difficulté d’écoute et de compréhension en cas de bruit. Gênés de dire qu’ils n’ont pas entendu ou pas compris, certains aînés se referment, avec le risque d’un isolement social, voire d’une dépression. Des scientifiques canadiens ont souligné que 10 décibels perdus accroissent de 52 % le risque d’isolement[1]. Pire, la probabilité de développer une maladie d’Alzheimer augmenterait de 20 % par 10 décibels de perte d’audition[2]. Enfin, l’organe de l’audition et l’organe de l’équilibre sont tous deux situés dans l’oreille interne. L’équilibre subit donc les conséquences du vieillissement des cellules de la même façon que l’audition avec un risque accru de chutes, de troubles de la coordination musculo-squelettique ou encore du champ visuel. Plus de 2 millions de personnes âgées de plus de 65 ans chutent en France et les blessures liées à ces chutes entraînent des fractures, des douleurs voire une dépendance.
D’autres sources d’inconfort
L’atteinte de l’audition se manifeste aussi par des acouphènes. Les acouphènes sont des bourdonnements ou des sifflements dans les oreilles. Que l’inconfort auditif soit ponctuel ou définitif, il est important de consulter
Un bilan complet à réaliser chez un spécialiste
En cas de dégradation de la fonction auditive (et éventuellement de l’équilibre), n’hésitez pas à contacter votre ORL qui vous proposera un bilan complet et la réalisation de deux tests : un audiogramme tonal pour évaluer la façon dont vous percevez les sons, et un audiogramme vocal afin de vérifier votre niveau de compréhension du langage. En fonction des résultats, votre type de surdité sera établi et son niveau défini (léger, modéré, sévère, profond). Si nécessaire, un passage chez un audioprothésiste vous permettra de choisir un appareillage adapté. Parfois, une rééducation orthophonique peut être proposée pour améliorer le quotidien des séniors concernés par une altération de l’audition. À savoir : CPAM, caisses de retraite et instituts de gérontologie proposent régulièrement des bilans aux retraités avec audiométrie de dépistage.
Les appareils disponibles sur le marché
Pour corriger une perte d’audition, le dispositif le plus connu et le plus répandu est la prothèse auditive. Elle se présente sous la forme d’un petit microphone extérieur et d’un écouteur à placer dans le conduit de l’oreille. La plupart du temps, l’écouteur est relié à un contour que l’on porte sur le pavillon de l’oreille. Mais il peut s’agir d’un simple appareil dissimilé dans le conduit auditif. Côté atouts, citons le confort et la performance de l’appareillage, qui amplifie les sons faibles et filtre les sons trop forts. L’autre solution, plus esthétique car discrète, consiste en un appareil qui se glisse dans le creux externe de l’oreille. Sachez enfin que la pose d’implants est possible au cours d’une opération chirurgicale.
[1] Étude canadienne, revue Ear and Hearing, 2016.
[2] Pr Lin, Johns Hopkins Hospital (Baltimore, Maryland).
