Prévenir les chutes à domicile : la salle de bains et les toilettes

Les chutes à domicile : un constat inquiétant

Chaque année en France, 1 personne sur 3 âgée de 65 et plus chute.

Ce chiffre grimpe à une personne sur deux après 80 ans. Avec 130 000 hospitalisations et 10 000 décès, la chute est la première cause de mortalité accidentelle en France*.

Et lorsqu’ils arrivent, les accidents ne se limitent pas aux traumatismes physiques (fractures). Ils entrainent aussi des conséquences psychologiques sérieuses au rang desquels la perte de confiance, la diminution de l’autonomie et l’isolement social occupent une place importante.

Pourquoi chute-t-on dans la salle de bains et aux toilettes ?

Les raisons pour lesquelles des chutes ont lieu dans ces deux pièces sont multiples.

Le sol glissant est l’un des dangers principaux : l’eau qui s’accumule sur le carrelage crée une surface lisse et instable, particulièrement pour les personnes ayant des difficultés de mobilité.

L’absence de points d’appui complique la situation et rend les gestes du quotidien (comme se lever ou s’asseoir) compliqués à adopter.

Par ailleurs, un éclairage défaillant réduit la visibilité et multiplie le risque de chute, de même que le manque d’espace pour se mouvoir ou utiliser un déambulateur. Enfin, certains traitements médicamenteux de type somnifères ou hypotenseurs compliquent la mobilité car leurs effets secondaires ont pour conséquence d’altérer les réflexes et l’équilibre.

Comment adapter et sécuriser la salle de bains des personnes âgées ?

Si la salle de bains et les toilettes sont des lieux à risques, leur aménagement peut tout à fait s’adapter aux besoins des séniors.  À condition de :

Repenser l’agencement des pièces concernées

Pour réduire les risques de chute, il est essentiel de repenser l’aménagement des salles de bains des séniors et des toilettes en misant sur des installations adaptées.

La barre d’appui constitue une solution simple mais efficace et fournit un soutien fiable lors des mouvements.

Le sol antidérapant à travers un carrelage spécialisé ou des tapis de bains munis d’une face adhésive apporte une adhérence parfaite pour éviter les glissades.

La fixation des sièges de douche ou des tabourets antidérapants permet aux séniors de se laver en position assise, réduisant leur fatigue et le risque de perte d’équilibre.

Les rehausseurs de toilettes facilitent les transferts et diminuent les efforts induits par le fait de se relever ou s’asseoir.

Améliorer l’éclairage

Un éclairage bien pensé sécurise les déplacements. Nous recommandons d’installer des ampoules à haute intensité lumineuse, particulièrement autour des zones accidentogènes comme le lavabo, la douche et les toilettes. Les veilleuses automatiques, qui s’allument dès qu’une présence est détectée, offrent une sécurité accrue pendant la nuit, guidant les séniors dans leurs déplacements sans qu’ils aient à chercher un interrupteur.

Penser aux équipements adaptés

Certains équipements, souvent relayés au second plan, jouent un rôle central dans la prévention des chutes. Les robinetteries thermostatiques par exemple, permettent d’éviter les brûlures en cas de perte d’équilibre, tout en garantissant une température stable. Les portes coulissantes ou les rideaux de douche facilitent l’accès sans encombrement. Elles éliminent les obstacles potentiellement dangereux.

Les aides techniques et innovations technologiques

En complément des aménagements classiques, des avancées assez extraordinaires dans la prévention des chutes chez les personnes âgées proposent toute une série d’alternatives pour sécuriser salle de bains et toilettes grâce aux :

• Détecteurs de chutes : ces dispositifs, intégrés dans des montres ou bracelets connectés, détectent automatiquement une chute et alertent les proches ou les services d’urgence. Leur efficacité réside dans leur capacité à s’activer rapidement, réduisant ainsi les complications liées aux accidents.
• Douches intelligentes : elles ajustent la température de l’eau et surveillent la durée d’utilisation, garantissant une sécurité optimale tout en prévenant les brûlures accidentelles.

• Les sièges élévateurs sont motorisés et facilitent la transition entre la position assise et debout, offrant un soutien précieux pour les séniors ayant une mobilité réduite.

• Les revêtements high-tech : nous l’évoquions plus haut, des matériaux antidérapants nouvelle génération, conçus pour absorber l’eau et renforcer l’adhérence, constituent une avancée majeure dans la prévention des chutes.

Financement des travaux : de quelles aides puis-je bénéficier ?

Adapter une salle de bains pour une personne âgée peut représenter un investissement important, mais plusieurs dispositifs permettent de réduire la charge financière :

Les aides de l’ANAH
L’Agence Nationale de l’Habitat propose des subventions pour les travaux favorisant le maintien à domicile des personnes âgées. Selon les revenus du foyer, ces aides peuvent couvrir jusqu’à 50 % des dépenses.

La PCH (Prestation Compensatoire du Handicap)
Cette aide, accessible sous conditions, permet de financer les équipements et travaux nécessaires à l’adaptation du logement.

Le crédit d’impôt
Certaines dépenses liées à l’installation d’équipements spécifiques, comme les barres d’appui ou les sièges de douche, sont éligibles à un crédit d’impôt pour l’aide aux personnes âgées ou handicapées.

Conclusion

Sécuriser la salle de bains et les toilettes est une étape essentielle pour prévenir les chutes chez les séniors. Entre aménagements adaptés, innovations technologiques et dispositifs d’aide financière, il est possible de transformer ces espaces en zones sûres et accessibles, tout en favorisant l’autonomie et le maintien à domicile.

*pour-les-personnes-agees.gouv.fr