Pathologies des yeux chez les séniors : les 5 maladies les plus répandues
Pathologies des yeux chez les séniors : les 5 maladies les plus répandues
Avec l’avancée en âge, les pathologies de l’œil sont plus fréquentes. Glaucome, cataracte, presbytie, DMLA ou rétinopathie : comment mieux les déceler et les traiter ? Nos réponses.

Selon les récents travaux d’une équipe de scientifiques de l’Inserm et des universités de Bordeaux et de la Sorbonne, les personnes âgées de plus de 78 ans souffrant de troubles visuels seraient mal corrigées. Et pourtant, 40 % des séniors pourraient avoir une vue améliorée s’ils se rendaient au moins une fois par an chez l’ophtalmologue. Car au fil des années, les troubles de la vue augmentent ; et les difficultés générées par ces pathologies sont nombreuses, au point de s’accompagner parfois de complications périphériques : accroissement du risque de chutes, diminution de la mobilité ; autant de situations qui empêchent les séniors de profiter pleinement de leurs activités quotidiennes.


Voici les 5 maladies les plus courantes et les façons de les dépister pour vivre mieux :


Le glaucome

Le glaucome est une maladie causée par la dégradation du nerf optique. Sous l’effet de l’accroissement de la pression dans l’œil, le nerf s’abîme, des fibres optiques sont détruites et le champ de vision diminue. Il existe de nombreuses formes de glaucomes. Les deux plus répandus sont :


  • Le glaucome à angle ouvert. Il concerne plus de 80 % des cas. Silencieux, il se développe durant des années sans se faire remarquer. A son réveil, il s’accompagne parfois d’une baisse de la vision rapide et d’une dégradation de la vision périphérique. D’où l’importance du dépistage précoce et ce, dès l’âge de 40 ans. Ce glaucome peut se traiter à base de collyres qui vont réduire la pression intra-oculaire.
  • Le glaucome à angle fermé apparaît de façon aiguë, car la pression à l’intérieur de l’œil est beaucoup trop forte. Si elle n’est pas traitée dans les temps, cette pathologie peut entraîner de graves problèmes de vue. Aujourd’hui, il est possible de ralentir, voire d’empêcher la progression d’un glaucome, notamment à travers une intervention au laser ou un acte chirurgical.

Maladie de la vue chez les seniors

La DMLA (dégénérescence maculaire)

Principale cause de malvoyance, voire de cécité chez les personnes âgées, la dégénérescence maculaire attaque la zone centrale de la rétine –aussi appelée macula- et modifie progressivement la vision centrale des yeux. Une tache brune – le scotome – apparaît au milieu du champ de vision.  Les objets se déforment, les lignes ondulent, reconnaître les couleurs devient difficile ; bref, les handicaps sont nombreux. Fort heureusement, la recherche avance depuis quelques années et des solutions existent.


  • Pour la DMLA sèche, qui est aussi la forme la plus courante, il n’existe pas de traitement pour l’instant. Mais l’utilisation de verres grossissants permet de réduire les effets de la pathologie.
  • La DMLA humide génère la formation de vaisseaux sanguins qui entraînent une perte progressive de la vision centrale. La prise de médicaments pour limiter le développement de ces vaisseaux et l’opération au laser freinent ou stoppent la dégénérescence. Le chirurgien incise la rétine et enlève les vaisseaux sous-rétiniens. Puis il injecte une bulle d’air pour favoriser la cicatrisation. Le coût de l’intervention est souvent compris entre 1 000 et 2 000 € par œil.

La presbytie

La presbytie apparaît dès 45 ans et se stabilise la plupart du temps autour de 65 ans. Elle est causée par une perte de souplesse du cristallin, qui ne parvient plus à adapter sa forme et à faire passer l’œil de la vision de loin à la vision de près. Conséquence : on lit plus facilement un document lorsqu’il est tendu à bout de bras. Lorsque le stade de la presbytie est avancé, il devient difficile de déchiffrer les petits caractères. Porter des lunettes et des lentilles correctrices assure donc la poursuite de ses activités régulières. Lorsque la vision est dégradée, une opération chirurgicale au laser ou un remplacement du cristallin par un implant, sont tout à fait envisageables.


La cataracte

Maladie courante, causée par le vieillissement naturel de l’œil, la cataracte entraîne une opacification du cristallin, qui empêche la lumière d’arriver jusqu’à la rétine. Résultat : la  vision est floue, la baisse de la vue progressive, et des halos lumineux gênants sont parfois perçus, surtout de nuit. Il peut aussi en résulter une sensibilité à la lumière ambiante. Difficile de définir la cause précise, mais les spécialistes mettent en avant plusieurs facteurs de risques : tabagisme, alcoolisme, surexpositions aux rayonnements du soleil, mais aussi diabète, hypertension et problèmes rénaux. Pour stopper sa progression, l’opération chirurgicale reste le geste le plus fréquent. Le spécialiste remplace le cristallin par un implant artificiel. Coût de l’opération : entre 300 et 400 euros l’œil et jusqu’à 1 000 € pour les deux yeux, avec ajout d’un implant multifocal.


La rétinopathie diabétique

Cette pathologie atteint à la fois l’œil et la rétine. Elle est une complication du diabète, qui touche 50 % des patients diabétiques de type 2. L’excès de sucre dans le sang entraîne la rupture puis l’éclatement des vaisseaux : on parle alors de micro-anévrismes. Progressivement, certaines zones de la rétine ne sont plus oxygénées et la rétine produit de nouveaux vaisseaux encore plus fragiles. Si le phénomène prend de l’ampleur, il peut atteindre la macula, située au milieu de la rétine. C’est ici que se trouve le centre de la vision. La macula se met alors à gonfler et un œdème se forme.



Deux types de rétinopathies existent : la non-proliférative, caractérisée par une série de micro-hémorragies et de micro-anévrismes sans gravité, et la proliférative, dont les hémorragies sont beaucoup plus graves. Freiner l’évolution de la maladie est possible, notamment par le biais d’un traitement laser qui fera régresser les vaisseaux anormaux. En cas de pathologie plus lourde (pour les rétinopathies prolifératives), une opération chirurgicale plus complexe est nécessaire.


En résumé

Glaucome, DMLA, presbytie, cataracte ou encore rétinopathie sont des pathologies sérieuses qui ne sont pas toujours dépistées à temps. Les yeux sont une fenêtre sur le corps : pour les préserver, une visite annuelle chez l’ophtalmologue est plus que conseillée, dès l’âge de 60 ans. Elle permettra d’anticiper les risques et de mettre en place des traitements adaptés. Plus les maladies de l’œil sont détectées tôt, mieux elles sont traitées.