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Maltraitance des personnes âgées : comment agir ?

Les Nations Unies ont fait du 15 juin une date phare pour sensibiliser à la maltraitance des personnes âgées, un phénomène dont l’ampleur inquiète. L’OMS estime qu’un peu plus d’une personne âgée sur 10 est confrontée chaque mois à la maltraitance ; 4% seulement des cas de maltraitance sur personnes âgées sont reportés.

Pour tout sujet sensible, une définition des termes utilisés s’impose. Depuis 2002, une définition de la maltraitance envers les personnes vulnérables est entrée dans le code juridique français. Il y a maltraitance d’une personne en situation de vulnérabilité « lorsqu’un geste, une parole, une action ou un défaut d’action, compromet ou porte atteinte à son développement, à ses droits, à ses besoins fondamentaux, et/ou à sa santé et que cette atteinte intervient dans une relation de confiance, de dépendance, de soin ou d’accompagnement. » En d’autres termes, la maltraitance des personnes âgées se réfère à tout acte unique ou répété de la part d’une personne assurant son pouvoir sur un être faible, dépendant ou effrayé, et causant un préjudice ou une situation de détresse auprès de cette personne. Cette maltraitance peut revêtir différentes formes : violence physique, négligence, brimade mais aussi exploitation financière et maltraitance sexuelle. Les contextes de survenue de cette violence sont eux aussi multiples : à domicile, dans des établissements de soins spécialisés ou au sein même d’une communauté.


Quels sont les signes d’une maltraitance sur personne âgée ?

Les situations de mauvais traitement sont souvent difficiles à déceler dans la mesure où la victime n’est pas toujours consciente de son état. Il arrive que le déni et la minimisation de certains faits interviennent, par peur des représailles. En tout état de cause, des signes peuvent alerter sur la violence dont pourrait être victime une personne âgée :

  • Blessures physiques : ecchymoses, coupures, fractures, brûlures ou marques de contusion sur le corps de la personne âgée doivent interroger.
  • Négligence physique (vêtements souillés ou inappropriés), hygiène personnelle altérée, conditions de vie insalubres, malnutrition….
  • Changements émotionnels ou comportementaux multiples : une personne âgée victime de maltraitance présente des changements d’humeurs soudain accompagnés d’anxiété, de peur, d’agitation ou de méfiance vis-à-vis des personnes qui s’occupent d’elle.
  • Isolement social : une exclusion d’une vie amicale, familiale, sociale ainsi que des situations de contrôle et de surveillance excessive, privant la personne de sa liberté de mouvement ou de ses choix personnels est une forme de maltraitance.

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Rappelons que ces signes ne sont pas exclusifs à la maltraitance et peuvent être causés par d’autres facteurs. Mais si vous les observez, il est important de les prendre au sérieux et d’agir sans trop tarder.


Dans quels lieux la maltraitance sévit-elle ?

La maltraitance des personnes âgées se produit dans des contextes très variés. On l’observe principalement :

  • À domicile, où les séniors accueillis par une famille sont parfois victimes de maltraitance (abus verbaux ou physique, exploitation financière). Certaines personnes âgées, vivant de façon indépendante sont elles aussi concernées par des cas de maltraitance de la part d’inconnus ou de fournisseurs de services peu scrupuleux.
  • Dans les établissements de soins : maisons de retraite, établissements médicalisés ou centres de soins spécialisés peuvent être le théâtre de négligences de la part d’un personnel épuisé, en sous-effectif ou d’autres résidents. Dans la plupart des cas, la maltraitance n’est pas intentionnelle. Elle s’installe sous forme de maltraitance institutionnelle.

Comment agir ?

En cas de doute de votre part sur une éventuelle situation de violence dont pourrait être victime une personne âgée, un numéro existe : le 39 77. Il s’agit d’un numéro national dédié aux situations de maltraitance envers les personnes âgées et/ou handicapées afin qu’une prise en charge spécifique soit engagée. Ce service est gratuit, accessible aux victimes et aux témoins et l'appel ne figure pas sur les relevés téléphoniques. Pour l’association qui gère cette ligne, « l’essentiel des cas de maltraitance a lieu à domicile. Remédier à ces situations ne passe pas forcément par le circuit judiciaire, mais par l’écoute et la médiation […] car une majorité de maltraitants ne sont pas des criminels en puissance, mais des personnalités fragiles ou fragilisées, et il est possible d’expliquer leurs gestes et leurs attitudes par l’analyse et l’information ». Plus d’informations ici.