L’hypotension des séniors : un mal trop peu connu
L’hypotension des séniors : un mal trop peu connu

Causée ou aggravée par des traitements médicamenteux ou l’avancée en âge, l’hypotension est beaucoup moins connue que l’hypertension. Pourtant, ses symptômes peuvent se révéler invalidants au quotidien.

De quelle façon mesure-t-on la tension ?


Avant toute chose, rappelons que deux chiffres sont importants pour mesurer la tension. Le premier correspond à la pression systolique. Il s’agit de la pression maximale, lorsque le cœur se contracte et pousse le sang en direction des artères. Au repos, ce chiffre doit être inférieur à 14. Le deuxième correspond à la pression diastolique (pression minimale), quand le cœur se relâche et se remplit de sang. Ce chiffre doit être inférieur à 9. Chez le médecin, la tension est indiquée par deux nombres : d’abord la pression systolique, puis la diastolique. Ex : 11-7. Ces valeurs s’expriment aussi en centimètres de mercure (cmHg) ou millimètres de mercure (mmHg). Ex : 110-70 mmHg.


Qu’est-ce que l’hypotension ?


Au repos, une tension « normale » est comprise entre 10-6 et 13-8. En dessous de 10, on parle d’hypotension. L’Organisation Mondiale de la Santé la fixe à moins de 10-6 pour les hommes et à moins de 11-7 pour les femmes. Lorsque la pression artérielle diminue, elle s’accompagne parfois de troubles visuels ou d’étourdissements avec risques de chute et de fractures. En ce sens, l’hypotension peut devenir un problème aussi sérieux que l’hypertension, notamment chez les personnes dont la santé est fragile.


Quelles sont les causes de l’hypotension ?


Le corps dispose de détecteurs de pression artérielle, aussi appelés barorécepteurs situés près des artères carotides et du cœur. Dès qu’ils perçoivent un changement, ces récepteurs envoient des informations au cerveau par le biais des nerfs. Le cerveau adapte alors la pression à la nouvelle situation (lorsqu’on se lève et que davantage de sang afflue dans les jambes par exemple).


Des barorécepteurs ou des nerfs dysfonctionnels pourraient expliquer l’origine d’une hypotension.


Si pour certains séniors, la pression artérielle a toujours été naturellement basse, elle se manifeste ponctuellement pour d’autres (en se levant). Elle peut aussi toucher les anémiés, les malades de la thyroïde, ceux souffrant de diabète, d’insuffisance rénale, de Parkinson ou de déshydratation. Enfin, il existe des traitements (psychotropes ou antihypertenseurs) à surveiller. Leur arrêt provisoire peut améliorer la tension, à condition de demander l’avis d’un médecin.




Quels symptômes doivent alerter ?


Les dangers de l’hypotension sont moins évoqués que ceux causés par l’hypertension. Mais les deux pathologies ont pour point commun d’affecter la qualité de vie. On sait en outre que l’hypotension révèle parfois la présence d’une autre maladie. En tout état de cause, deux situations majeures et répétées doivent alerter et pousser à consulter son médecin : la fatigue régulière (bâillements multiples, manque d’énergie) et la difficulté à passer de la position couchée ou assise à la position debout sans souffrir de vertiges ou de troubles visuels.


Existe-t-il des mesures préventives ?


Pour éviter l’hypotension, l’hydratation doit être régulière (un demi-litre à chaque repas environ). En effet, l’eau en quantité augmente le volume sanguin et fait remonter la tension artérielle. Il est en outre conseillé d’absorber plus de sel (environ 12 grammes, soit le double de l’apport journalier préconisé). Pourquoi ? Car le sodium pousse le rein à garder davantage d’eau en circulation dans le corps : le volume de sang s’accroît, la pression artérielle également.


Autre solution pertinente : les bas de contention. En réduisant l’afflux de sang dans les jambes, ils évitent les chutes de tension lorsqu’on se lève (optez pour une classe de compression II). Enfin, l’OMS préconise trente minutes d’exercice physique par jour, cinq fois par semaine.


Si ces quelques conseils ne permettent pas de rectifier la situation, un traitement médicamenteux peut être prescrit. Parlez-en à votre médecin.


En résumé


L’hypotension est une pression artérielle plus basse que la moyenne. Loin d’être une menace vitale, elle peut cependant cacher l’existence d’une autre maladie et par ses manifestations invalidantes, altérer la santé des personnes fragiles. Les deux symptômes les plus fréquents de l’hypotension sont la persistance d’une fatigue très marquée et un orthostatisme régulier (difficulté à passer de la position couchée ou assise à la position debout). Il arrive que ces manifestations s’accompagnent d’une altération de la vision, de vertiges, voire même de pertes de connaissance. Mais des solutions existent : citons notamment l’importance d’une hydratation abondante, le port de bas de contention ou la pratique d’une activité physique d’intensité modérée. En cas de doute ou pour toute autre question, votre médecin saura vous aider. N’hésitez pas à le contacter.