Cancer du sein après 50 ans : l’importance du dépistage
Cancer du sein après 50 ans : l’importance du dépistage
Le cancer du sein est l’un des cancers les plus fréquents ; il touche 1 femme de plus de 50 ans sur 8 et les risques augmentent avec l’âge. Étape incontournable de la prévention, le dépistage reste le moyen le plus efficace de détecter une éventuelle pathologie. Et plus l’anomalie est détectée tôt, plus les chances d’en venir à bout sont élevées.

Qu’est-ce que le cancer du sein ?

Le cancer du sein est un dérèglement de certaines cellules qui se multiplient de façon anormale, jusqu’à former le plus souvent un gonflement appelé « tumeur ». Toutes les tumeurs n’ont pas le même cycle d’évolution. Celles dites « agressives » évoluent très vite alors que d’autres possèdent un cycle de développement plus lent. Si elles restent la plupart du temps localisées dans le sein, les cellules cancéreuses se dirigent parfois vers d’autres organes. On parle alors de « métastases ». Heureusement, les progrès en matière de recherche et de soins permettent aux cancers du sein découverts assez tôt de bénéficier de traitements efficaces. Ainsi, pour un cancer du sein détecté à un stade précoce, la survie à 5 ans est de 99 % (*).  


Quels sont les symptômes qui doivent alerter ?

L’apparition d’un cancer peut s’accompagner des symptômes suivants :

  • Une bosse ou une boule sur une partie du corps.
  • Une grosseur dans le sein ou sous les aisselles.
  • La peau du sein rétractée, rouge ou présentant un œdème.
  • Le mamelon ou l’aréole qui suinte, change de couleur ou présente des écoulements.

  Mais aussi :

  • Une perte ou prise de poids importante.
  • Une grande fatigue.
  • Des saignements inhabituels et des plaies qui cicatrisent difficilement.
  • Des difficultés à déglutir.
  • Des gênes intestinales et urinaires.

Ces inconforts ne sont pas forcément liés à l’apparition d’un cancer. Ils peuvent être causés par des tumeurs bénignes non cancéreuses. En tout état de cause, un symptôme ou un changement de santé doit toujours vous amener à consulter votre médecin.

cancer du sein


Quels sont les facteurs de risques les plus importants ?

L’âge est probablement le facteur de risque le plus important. En effet, 8 cancers du sein sur 10 se développent après l’âge de 50 ans (*). Autour des notions d’âge, les spécialistes estiment que certains traitements substitutifs de la ménopause de plus de 5 ans pourraient augmenter les risques d’apparition de la maladie. Il en est de même pour certaines ménopauses ou naissances tardives. D’autres facteurs liés aux modes de vie favoriseraient la pathologie : consommation d’alcool quotidienne (même modérée), tabac, sédentarité, nourriture peu généreuse en fruits et légumes, … Enfin, les antécédents personnels et familiaux jouent eux aussi un rôle non négligeable dans la survenue de certains cancers. Les femmes ayant déjà été soignées pour des affections du sein, voire des cancers de l’ovaire ou de l’endomètre font partie des populations à risque. C’est aussi le cas de celles dont des membres de la famille ont été confrontés à la maladie. Il existe en effet certaines prédispositions génétiques qui se transmettent d’une génération à l’autre.


Pourquoi la mortalité est-elle plus importante chez les femmes de plus de 50 ans ?

Il se peut que des cancers du sein soient détectés à la suite de dépistages trop tardifs ou lorsque des femmes ont attendu trop longtemps avant de consulter. Plusieurs explications peuvent être avancées : certaines personnes peinent parfois à exprimer leurs ressentis et associent leurs symptômes à une simple fatigue due à l’âge. D’autres n’ont tout simplement jamais participé aux campagnes de dépistage et n’ont pas pris l’habitude de se surveiller. Or, il faut rappeler que l’absence de dépistage régulier présente des risques, celui de détecter un cancer à un stade avancé, dont le traitement plus lourd sera difficile pour le corps et laissera des séquelles plus nombreuses.

cancer du sein

Comment se déroule un dépistage du cancer du sein ?

Si vous avez 50 ou plus, vous recevez tous les deux ans, un courrier d’invitation au dépistage du cancer du sein. Ce dépistage s’articule autour de deux examens principaux : une mammographie et un examen clinique des seins. Les deux actes sont pris en charge à 100 % par la CPAM. Si les radios de la mammographie ne permettent pas au radiologue de repérer certaines anomalies, celui-ci peut décider d’opter pour des examens complémentaires afin de préciser son diagnostic. Dans tous les cas, bien que le radiologue vous transmette un premier résultat, une seconde appréciation est systématiquement réalisée par un deuxième radiologue sous une quinzaine de jours. Cette double lecture est très précieuse dans la mesure où 6 % des cancers détectés par le dépistage le sont en seconde interprétation*. Effectués de façon régulière, c’est à dire tous les deux ans dès l’âge de 50 ans, les dépistages ont l’avantage de détecter des cancers de petite taille dont la précocité n’exige pas (en général) de traitement lourds et difficiles. Les taux de réussite sont par ailleurs élevés.  


Existe-t-il des alternatives au dépistage du cancer du sein ?

Faire un dépistage est une décision très personnelle. Certaines femmes craignent que l’exposition aux rayons X générée par les mammographies entraîne l’apparition de cancers dits « radio-induits ». Cette peur appelle deux arguments scientifiques en guise de réponse. Le premier est anatomique : la composition des seins évoluant après 50 ans, la dose de rayons X utilisée pour la mammographie est beaucoup plus faible. Le second est factuel et éteint tous les longs discours : le nombre de décès évités avec le dépistage est largement supérieur au risque de décès par cancer radio-induit. Si malgré ces arguments, vous hésitez à vous faire dépister, ne passez pas à côté d’un examen clinique annuel chez votre gynécologue. En outre, observez régulièrement votre poitrine et palpez vos seins afin de déceler d’éventuelles « boules » ou « nodules ». En cas de doute ou de changement, prenez contact avec votre médecin. (*) : Chiffres de l’Institut National du Cancer