Une femme prends soin de sa mère âgée
Aidants familiaux : ne passez pas à côté de ces dispositifs

En dix ans, le nombre d’aidants qui s’investissent auprès d’un proche est en augmentation : 81 % en 2020 contre 75 % en 2010[1], une situation dont les conséquences financières et morales peuvent se révéler pénibles. Pourtant, des aides existent.

En France, près de 3 personnes sur 10 âgées de plus de 18 ans enfilent la tenue d’aidant à domicile. Dans la majeure partie des cas, la personne aidée fait partie du cercle familial rapproché (83 %) et dans une situation sur deux, il s’agit d’un parent. Le vieillissement de la population accroît le nombre de personnes souhaitant rester à domicile. Et les proches sont de plus en plus nombreux à leur apporter aide et soutien, sans toujours savoir quels leviers actionner.


Prendre soin d’un proche tout en travaillant : le point sur les aides

  • L’aide à domicile est l’un des dispositifs le plus connu. Un proche dont l’autonomie vacille peut être soutenu et accompagné par des aides financées par l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) et certaines caisses de retraite. Les soins techniques restent du ressort des infirmières et des infirmiers qui soulageront la personne aidée dans la prise en charge de sa dépendance grâce à une écoute active, des conseils et des actions.
  • Le congé de proche aidant. Vous envisagez de faire une pause dans votre vie professionnelle ou de réduire votre activité pour vous occuper d’un proche en perte d’autonomie ? Il existe le congé de proche aidant. Destiné aux salariés du secteur privé, il est modulable et permet de fractionner ou modifier son temps de travail en temps partiel sous réserve de l’accord de l’employeur. Cliquez ici pour obtenir plus d’informations
  • Le congé de solidarité familiale est destiné aussi bien aux fonctionnaires qu’aux contractuels et ouvre droit à une absence pour entourer un proche en fin de vie. Sa durée est de trois mois et son renouvellement peut être demandé une fois (sauf convention ou accord de branche). Plus d’informations ici. En outre, que vous soyez salarié, autoentrepreneur ou demandeur d’emploi, vous pouvez demander l’activation du versement d’une allocation journalière d’accompagnement d’une personne en fin de vie. L’éligibilité est fixée à 21 jours (le double si vous travaillez à temps partiel).
  • La disponibilité. Les fonctionnaires le souhaitant peuvent demander une disponibilité si l’un de leur proche est atteint d’une pathologie grave ou d’un handicap. Fixée à trois ans, cette disponibilité suspend l’activité professionnelle du fonctionnaire.
  • Le temps partiel de droit ouvre aux fonctionnaires la possibilité de travailler à temps partiel pour se consacrer aux soins d’un proche. Pour obtenir ce temps partiel de droit, il est nécessaire de bénéficier d’un an d’ancienneté et d’occuper un emploi à temps plein.
  • Le droit au chômage: vous n’étiez pas salarié avant la maladie ou la perte d’autonomie d’un proche ? Ouvrez des droits au chômage. Pour cela,  la personne que vous aidez doit vous faire signer un contrat de travail et vous devez remplir les conditions exigées. L’exonération d’un contrat de travail est envisageable si le parent dépendant dont vous avez la charge est hébergé chez vous.
  • Une pension alimentaire. Si votre parent a plus de 75 ans, qu’il ne dispose pas de ressources suffisantes et que vous l’hébergez à titre gratuit, vous pouvez déclarer 3786 euros au titre des pensions alimentaires. Il s’agit de nourriture, du logement et de tout ce qui peut être nécessaire au quotidien de la personne aidée. Plus d’informations ici.
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Les autres types d’aides

  • La prestation de compensation du handicap. Pour bénéficier de cette aide, les difficultés rencontrées par la personne doivent être irréversibles. Pour y être éligible, les situations de mobilité concernent plusieurs aspects (mobilité, toilette, prise de repas, communication). L’attribution est fonction du degré d’autonomie, de l’âge, des ressources et du lieu de résidence. Notez que la PCH peut être versée indépendamment des conditions de ressources.
  • La prestation complémentaire de recours pour tierce personne (PCRTP) : une personne faisant appel à de l’aide pour les actes du quotidien peut demander une majoration de sa pension d’invalidité. C’est la CPAM qui détermine dans quelle mesure l’assuré peut y prétendre ou pas. Détails ici.
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Accordez-vous un peu de répit

Soutien et repos sont nécessaires pour préserver et maintenir la relation que vous avez tissée avec la personne aidée. Connaissez-vous l’Association Française des Aidants ? Elle organise régulièrement, dans près d’une centaine de cafés en France, des rencontres avec des acteurs locaux (infirmiers et psychologues). Ces rendez-vous offrent une parenthèse bienvenue pour échanger sur votre quotidien et aborder les sujets qui vous inquiètent, vous interrogent ou vous épuisent. Il existe par ailleurs toute une série de sessions de formation qui reprennent les gestes du quotidien et les actions à privilégier en cas d’urgence. En plus de l’Association Française des Aidants, d’autres structures assurent une présence précieuse : le CLIC (Centre Local d’Information et de Coordination Gérontologique) ainsi que le CCAS (centre Communal d’Action Sociale de votre mairie).

[1] Toutes les données chiffrées mentionnées dans cet article sont issues de l’enquête Ipsos-macif sur la situation des aidants en 2020.